Difference between revisions of "Hunab Ku"

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(Commentaires sur la partie centrale du symbole d'Hunab Ku: faut-il y voir le dessin d'une galaxie ?)
(Peut-on trouver un sens ayant plus particulièrement concouru au choix esthétique de ce symbole ?)
 
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Il reste néanmoins une question importante non résolue à propos du symbole d'Hunab Ku: pourquoi représenter ce que nous avons ici choisi d'appeller l'eau par 4 bandes de partage noires qui se rejoignent au centre, en alternance avec le jaguar et non pas les autres symboles: air, pluie&feu ?
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Il reste néanmoins une question importante non résolue à propos du symbole d'Hunab Ku: pourquoi représenter ce que nous avons ici choisi d'appeler l'eau par 4 bandes de partage noires qui se rejoignent au centre, en alternance avec le jaguar et non pas les autres symboles: air, pluie&feu ?
  
 
'''Il est possible que le symbole de l'eau marque en réalité la rupture de cycle, et qu'un événénement cataclysmique lié à l'eau ne soit survenu de façon systématique en sus des autres ??''' Ou plus simplement qu'il n'y ait pas de lien à faire avec un élément particulier.
 
'''Il est possible que le symbole de l'eau marque en réalité la rupture de cycle, et qu'un événénement cataclysmique lié à l'eau ne soit survenu de façon systématique en sus des autres ??''' Ou plus simplement qu'il n'y ait pas de lien à faire avec un élément particulier.

Latest revision as of 23:10, 8 April 2009

Interprétations traditionnelles

Un symbole proposé pour Hunab Ku

Les informations ci-après proviennent du web. Elles ne sont malheureusement pas sourcées (entre la rumeur, l'information authentique, les bonnes histoires, la manipulation: rester prudent...). Les différences constatées entre les différentes sources s'expliquent peut-être car la tradition orale est restée forte chez les descendants actuels des aztèques et mayas: les écrits authentiques sont rares (les fameux codex). Le Popol-Vuh est l'une de ces exceptions. Pour tenter de palier à ce manque de fiabilité, cet article essaye de croiser les informations entre elles. Il convient malgré tout, comme toujours, toutes les réserves nécessaires...




Définitions et sens donnés à Hunab Ku

(1)(about.com) Ce symbole est une réminiscence du Yin et du Yang, il est l'emblème du dieu Maya Hunab Ku, le créateur suprème.
Il représente le calendrier solaire, l'équilibre des forces et la perfection.

Syinyang.jpg Szia.jpg


(2)(Wikipedia en) Selon certaines sources pré-coloniales, Hunab Ku 'Dieu du Soleil' était la divinité principale du panthéon Maya Yucatec. Aucune image n'existe d'Hunab Ku dans la mesure ou il était considéré sans forme visible. Le concept a pu être inventé pour satisfaire les moines espagnols. Quoiqu'il en soit, Hunab Ku, est étroitement lié au dieu indigène créateur, Itzamna.


(3)(Wikipedia fr) Hunab Ku est le dieu créateur des Mayas qui rétablit le monde après les trois déluges qui se déversèrent de la bouche du serpent du ciel:

  • le premier monde fut habité par des nains qui construisirent les cités,
  • le second monde par une race inconnue : les Dzolobs qualifiées de trangresseurs,
  • et finalement le troisième monde fut habités par les Mayas eux mêmes.


Il semblerait, si l'on s'en réfère à la pierre du soleil, que la bouche du serpent du ciel soit la "bouche de la voie lactée". Autrement dit, cette version ferait référence au trou noir situé au centre de notre voie lactée. A ce propos, une conjonction du soleil avec le centre galactique se produirait à la fin de ce cycle en 2012 (entre parenthèses, est-il possible de calculer ce cycle). Difficile cependant d'imaginer que cela ait un effet particulier sur terre.

()(Mythologica.fr) Hunab Ku était une divinité Maya inhabituelle, un dieu-créateur unique suprême des Mayas du Yucatán (une tentative évidente de se concentrer sur un concept commun de divinité). Son nom signifie "un" (hun) "état d'être" (ab) "dieu" (ku). Hunab Ku était considéré comme le père d 'Itzamna et, dans une version du mythe de la création, c'est lui qui avait fabriqué le monde et placé les Bacabs aux quatre coins pour soutenir le ciel. A la différence des autres dieux du panthéon maya, Hunab Ku était invisible, et n'était jamais représenté (du moins, aucune représentation dans les codex ne lui a été attribuée). Il s'agissait plutôt d'un concept abstrait prêché par les prêtres au début de la période postclassique, apparemment une tentative précoce de conception de l'univers sous une philosophie monothéiste.

Rôle d'Hunab Ku dans l'histoire des Eres, Soleils ou "Mondes"

Le rôle d'Hunab Ku tel que proposé par la définition du wikipedia (fr) n'a rien d'explicite. Il semble qu'il y ait une confusion dans la numérotation des "mondes". Ce n'est peut-être pas tant le fait de l'auteur ayant rapporté cette histoire sur wikipedia, que le mythe a subit au cours des siècles de nombreuses variations et compte tenu d'une tradition essentiellement orale.

Néanmoins, si l'on essaye de retenir les éléments convergents, et si l'on rapproche la notation ci-dessus de celle des ères (les ères peuvent être aussi appellées "monde" ou "soleil"), on aurait:

  • le premier, deuxième et troisième mondes ci-dessus en correspondance respective avec à la 2ème, 3ème et 4ème Ere (voir schéma ci-dessous),
  • l'ère actuelle, (soit la 5ème Ere), est rétablie par Hunab Ku, le dieu central.

(4a)(Encyclopedia Mythica)

The supreme god and creator of the Maya. He is the head of the Mayan pantheon and called 'god of the gods'. Hunab Ku rebuilt the world after three deluges, which poured from the mouth of a sky serpent.

  • The first world he created was inhabited by dwarfs, the builders of the cities.
  • The second world was inhabited by the Dzolob, 'the offenders', an obscure race.
  • The third and final world Hunab Ku created for the Maya themselves (who are destined to be overcome by a fourth flood). The god Itzamna is his son. He is similar to the Aztec Ometeotl.

De façon plus détaillée, sur une source en français:

(4b)(Mythologica.fr)

  • Le premier monde était habité par les Sayam Uinicob, "hommes experts", une race de nains qui, selon les Mayas, avaient édifié les cités en ruine du passé. Les travaux avaient été faits dans l'obscurité car le soleil n'avait pas encore été créé, mais lorsque le soleil se leva à la première aube, les Saiyam Uinicob se changèrent en pierre. Ce monde fut détruit par la première grande inondation, haiyococab ("l'eau par-dessus la terre").
  • Le deuxième monde était habité par les Dzolob ("Offenseurs"), une race mystérieuse; eux aussi disparurent dans les flots d'une inondation sortie de la gueule du grand serpent céleste.
  • Le livre sacré Chilam Balam de Chumayel explique que le troisième monde maya arriva après la défaite des 13 seigneurs des Cieux (les Oxlahun Ti Ku) par les neuf seigneurs du Monde souterrain (les Bolon Ti Ku). Les Bacabs se placèrent aux quatre coins de la terre pour la soutenir. Le troisième monde, Mazehualob (celui des anciens Mayas), finirait lui aussi sous les eaux.
  • Un quatrième monde verrait le jour; il serait peuplé par un mélange tous les habitants des mondes précédents. Lorsque le temps serait venu, ce quatrième monde périrait dans une inondation.

Cet univers cyclique de création et de destruction se reflétait au travers de la vie quotidienne des Mayas et de leur concept de dualité, selon lequel le dieu de la pluie, Chaac, produisait chaque année de nouvelles pousses et plants de maïs, tandis que Ah Puch, le dieu de la Mort, s'efforçait de couper les bourgeons.

Commentaire: Dzolobs ?

Le mot clé "Dzolobs" est intéressant car il est un médiateur nous permettant de préciser la recherche. Sa rareté est équivoque: il ne renvoie qu'à 8 réponses dans google, dont 4 reproduisent à l'identique l'information ci-dessus... Deux autres réponses sont une copie d'un échange ayant eu lieu sur un forum et dans lequel un internaute effectue un court-résumé d'un compte rendu de lectures de livres abordant le sujet des cycles mayas. Bien que cette information ne soit pas sourcée non plus, elle reprend et complète ce qui est dit précédemment:

(5)(Rastaba's Forum)

  • (1ère ère) Au début était le règne des animaux. Puis le monde fut détruit en 18633 av JC.
  • (2ème ère) Les dieux créèrent alors un nouveau monde ou régnaient des nains et des hommes de boue. Mais ces êtres déplurent aux dieux. Alors le monde fut détruit en 13470 av JC par un déluge et les hommes de boue furent transformés en poissons.
  • (3ème ère) Un nouveau monde fut créé ou régnaient des hommes de bois et des géants dzolobs. Puis ce monde fut également détruit en 8307 av JC par la chute du soleil. Une pluie noire de résine s'abatit et les hommes furent transformés en dindons.
  • (4ème ère) Alors un nouveau monde fut créé ou régnaient des hommes de maïs ainsi que l'empire infernal de Xibalba. Ce monde fut détruit en 4160 ou 3144 av JC par des ouragans et les hommes furent tranformés en singes.
  • (5ème ère) Le monde et les hommes actuels apparut alors. Ce monde durera jusqu'en 2012 et sera détruit par un déluge aprés une période de 15 ans de ténèbres ... et les hommes seront changés en chiens. (?)
Commentaire: la durée des Eres Maya

Les dates évoquées ci-dessus sont intriguantes car elles ne sont pas en accord avec celles "traditionnellement" retenues pour les 5 ères Maya (ou soleils). En effet, s'il est généralement accepté que l'année -3113 soit le commencement de notre ère actuelle (qui est la cinquième), et que chacune de nos ères dure 5125 ans (13 baktuns faisant 144000 jours), alors on aurait en décrémentant, les dates suivantes pour les ères Maya:

  • 5ème ère: -3113, 4ème ère: -8238, 3ème ère: -13363, 2ème ère: -18488, 1ère ère: -23613.

Pourtant, si l'on se fie au texte précédent, un cycle durerait 5163 années (=8307-3144) et non pas 5125.
Valeur inventée ? Apparement pas: l'auteur qui ne source pas son information semble avoir une bonne mémoire puisque, recherche faite, cette valeur correspond à deux fois la valeur d'un autre cycle Maya de 942890 jours ou 2581,5 années (valeur mentionnée par Peter Thompkins, et dont il n'y a qu'une référence sur le web à ce jour). Ce cycle serait lui-même basé sur 130 conjonctions Jupiter-Saturne.

Cette dernière information est également donnée sans texte de référence. Aussi, j'ai cherché à recalculer la durée moyenne d'un cycle de conjonctions Jupiter-Saturne fournie par Peter Thompkins et : j'obtiens 19,8696 années, qui multiplié par 130, font 2583 années, nombre relativement en accord avec la valeur ci-dessus.

Deux chronologies sont envisageables : l'une basée sur 20*13 katuns de 7200 jours, formant des ères Maya de 5125 années, et l'autre, basée sur 20*13 cycles de conjonction jupiter-saturne (soit des katuns de 7254 jours), formant des ères Maya de 5163 années. Sur 5 ères, cette seconde durée est plus conforme à la période du cycle de précession de la terre. A noter que:
(0) la date marquant le cataclysme naturel intervenant en fin de cycle, devrait être en toute logique antérieure à celle du changement d'ère,
(1) sur la base de l'histoire n°5 ci-dessus, entre 2012 et -3144 il y a 5156 années et non pas 5163 (voire même 5154 si l'on tient compte du fait que les années +0 et -0 ne sont pas comptables...). Cela correspondrait à un décalage de 9 ans, erreur ?
(2) si l'on se cale sur la prochaine date de conjonction jupiter/saturne, nous serons le 21 décembre 2020. Soit exactement 8 ans après le 21 décembre 2012. A 1 an près ce sont les 9 ans ci-dessus. D'un point de vue astronomique, serait-ce la date de fin de cycle effective ? De façon intéressante, si l'on procède à un retour en arrière de 5156-2 ans , on tombe sur le début du Kali Yuga : un autre mythe qui se croise...

Or, si ce cycle Maya de 942890 jours cité par Peter Thompkins existe bien, cela recouvre une triple curiosité/interrogation:

  • 1- ce calendrier n'est pas mentionné dans la liste de ceux connus (cf. les 20 calendriers Maya). Serait-ce l'un des calendriers cachés ?
  • 2- les cycles jupiter-saturne, servent-ils de base de calcul aux ères Maya ? En tout cas, ils semblent mieux adaptés pour deux raisons:
    • d'une part, 260 conjonctions jupiter-saturne font 5163 années: à peu près une ère Maya. Et 260 est un nombre remarquable pour les Mayas en regard de son découpage en 20x13 (à rapprocher des 260 jours du calendrier Tzol'kin). Et si une ère compte 13 baktuns, on aurait pour chaque baktun, 20 conjonctions jupiter-saturne. Par conséquent, un Katun serait basé sur une conjonction jupiter-saturne et durerait 7254 jours au lieu de 7200.
    • d'autre part 10 de ces cycles de 260 conjonctions, donnent 25808 années, précisément la durée du cycle de précession des équinoxes (pour rappel, la duré du cycle de précession des équinoxes est de 25800 ans ou 25785 suivant les sources).
  • 3- Dernier point intriguant : la prochaine conjonction jupiter-saturne aura lieu le 21/12/2020. Ce qui nous sépare très exactement de 8 ans du 21/12/2012 souvent argué comme fin du calendrier. hasard ou choix de calendrier judicieux ?

Finalement, cela donne un peu de poids au texte précédent, bien que cela soulève le cas échéant d'autres questions (par exemple, quid de la numérotation avec un katun de 7254 jours?)

Définitions du Hunab Ku - Plus près de la source ?

Si nous essayons de trouver un texte se rapprochant d'une source originale, nous avons ce texte du Popol-Vuh (ou plutôt Pop Wuh, littéralement « livre du temps » ou « livre des évènements » en quiché) qui serait le document le plus important dont nous disposons sur les mythes de la civilisation maya.

La première page du manuscrit gardée dans la bibliothèque de Newberry à Chicago
(6)(Wikipedia fr) Le Popol Vuh est séparé en trois parties distinctes. La première partie qui nous intéresse ici est dédiée à la genèse du monde qui ressemble curieusement à la Bible, elle est calquée sur la description précédente, sans toutefois faire mention de dates:
  • (1ère ère) Du néant originel, les Dieux décidèrent de créer le monde, de le rendre matériel et de le peupler de créatures afin d'être adorés.
  • (2ème ère) Après la traditionnelle création de la terre, des montagnes, de la flore et de la faune, ils créèrent les premiers hommes à partir de glaise. Ce premier essai se révèle infructueux.
  • (3ème ère) une seconde tentative fut effectuée à partir de bois. Mais ces hommes de bois résultèrent frivoles, vaniteux et paresseux. Les Dieux les firent donc périr par le moyen d'un déluge.
  • (4ème ère) À la fin, une ultime tentative leur fit façonner les hommes à partir de maïs, la race humaine trouvant là sa substance définitive. puis quatre femmes. Mais ils prirent peur en voyant les pouvoirs qu'ils avaient conféré à ces nouveaux humains, que ces derniers cherchent à les supplanter.
  • (?) C'est pourquoi ils décidèrent de restreindre leur sens, et de limiter leur vue et leur intelligence. Ces huit humains sont l'origine de toute la race humaine, qui va ensuite se diviser et perdre la capacité de parler un seul et même langage, dans un épisode similaire à la Tour de Babel.

Voici enfin, la reprise de ce mythe des mondes repris par les Aztèques, et qui trouve son équivalent chez les Mayas:

(7)(L'épopée Atlante) Les Aztèques, (mais aussi les Mayas et les autres populations méso-américaines) , pensaient que plusieurs univers avaient existé avant le nôtre. Plusieurs mythes décrivent les quatre mondes, (ou "Soleils "), qui ont précédé le monde actuel. Chacun de ces âges antérieurs a donné lieu à la création d'une humanité et est désigné soit par une date, soit par un élément distinct (terre, vent, feu ou eau) qui symbolise aussi bien la nature de cette création que les modalités de sa destruction.

Les mythes relatifs à la succession de ces quatre Soleils nous sont connus par d'anciennes sculptures aztèques et par des manuscrits rédigés peu après la conquête espagnole. Ils donnent une place prépondérante à Tezcatlipoca (le Seigneur du Miroir Fumant) et à Quetzalcoatl (le Serpent à Plumes). Créations et destructions sont les conséquences d'une lutte cosmique pour le pouvoir entre ces deux adversaires divins.

  • Le premier monde (ou ère), dit Soleil de Terre ou 4-Jaguar est régi par Tezcatlipoca le Noir. Il est peuplé de géants mais Quetzalcoatl, armé d'un bâton, précipite Tezcatlipoca dans la mer puis ressort de l'océan transformé en un gigantesque jaguar qui extermine la race des géants.
  • Le deuxième monde, dit Soleil de Vent ou 4-Vent est dominé par Quetzalcoatl. Il est anéanti par Tezcatlipoca, qui abat son rival d'un coup de pied et fait souffler une terrible tempête à l'issue de laquelle tous les habitants de ce deuxième monde sont transformés en singes.
  • Le troisième monde, baptisé Soleil de Pluie ou 4-Pluie est régenté par Tlaloc. Il est détruit par Quetzalcoatl, qui le consume sous une pluie de feu magique et transforme ses habitants en dindons.
  • Puis vint le quatrième monde, du Soleil d'Eau ou 4-Eau, qui est placé sous le signe de l'épouse de Tlaloc, Chialchiuhtlicue (" Celle qui porte une Jupe de Jade "), déesse des fleuves et des eaux stagnantes. Ce quatrième univers est détruit lui aussi à la suite d'un déluge massif qui rase les montagnes, jette les cieux sur la terre et change tous les êtres humains en poissons.

Ces mondes imparfaits furent suivis par la création du cinquième Soleil qui est notre monde actuel. Le cinquième monde fut créé à Teotihuacan, au moment où le dieu Nanahuatzin se lança dans un grand brasier et se transforma miraculeusement en soleil levant. Mais, comme il demeurait immobile, les dieux offrirent alors leur sang pour que l'astre puisse bouger. Voilà pourquoi le cinquième Soleil est connu comme 4-Mouvement [, et associé au dieu solaire].

Schéma de synthèse

Si l'on se rappelle le schéma que j'avais réalisé pour un précédent article, il est possible de le reprendre et d'y faire figuer les éléments mentionnés ci-dessus:

La succession des mondes chez les mayas et les aztéques. Les deux chronologies possibles sont représentées, notées Ere 1 et Ere 2
Commentaire 1 : les divinités
  • Les divinités qui rentrent en conflit représentent différents aspects d'un même principe créateur manifesté sous des formes variées. Pour les Aztecs, c'était Omeotl, le seigneur de la dualité, qui s'était façonné lui-même. Ce principe a engendré un couple cosmique, représentant les aspects Mâle (Omecihuatl) et Femelle (Ometecuhtli).
  • Omecihuatl et Ometecuhtli étaient plutôt aussi conçus comme des concepts abstraits (ils étaient peu représentés) et ils ont à leur tour engendré différentes formes, il y avait: les 4 Tezcatlipoca (le rouge, le bleu, le blanc et le noir) dont Tlaloc le dieu de la pluie et Chalchiuhtlicue la déesse de l'eau faisaient peut-être aussi partie. Pour ce qui concerne l'histoire des ères Maya, ce sont 4 dieux qui mettent fin à chacune des ères:
    • 1. Tezcatlipoca-noir, (c'est de lui dont l'on parle généralement si l'on cite Tezcatlipoca), Seigneur du Miroir Fumant ou de la nuit, symbolisé par les jaguars, situé au Nord, qui s'oppose à,
    • 2. Tezcatlipoca-blanc, ou Quetzalcoatl le serpent à plumes, situé à l'Ouest, symbolisé par les vents.
    • 3. Tezcatlipoca-rouge(?), Tlaloc, Dieu de la pluie de feu, (situé au Sud?), qui s'oppose à,
    • 4. Chalchiuhtlicue, Déesse de l'eau, épouse de Tlaloc, (situé à l'Est?).
Les équivalences entre les divinités Mayas et Aztèques sont données ci-dessus. Dans ce schéma, les manifestations de niveau inférieur sont engendrés et/ou contenues à l'intérieur de celles du niveau supérieur, à l'image de poupées russes. Relier les mythologies des deux civilisations est assez périlleux. Néanmoins, on pourra remarquer que Kukulkan comme Tezcatlipoca disposaient de 4 manifestations différentes. Le dieu de la pluie (de feu) a dans les deux mythologies un rôle à part, toujours très important. In fine, la synthèse de ces manifestations est contenue dans le symbole Maya Hunab Ku ou son équivalent Aztèque, la pierre du soleil. Pour ce qui concerne cette dernière, voir ci-après le détail central qui montre les ères et les dieux/éléments auxquelles elles sont associées. Voir également le schéma situé en pied de page qui montre les équivalences surprenantes avec le Yi-King.

Dans cette histoire mythologique, les rôles de Tezcatlipoca-rouge (Xipe Totec, le dieu écorché) et Tezcatlipoca-bleu (Huitzilopochtli, associé au sud) ne sont pas explicites. Est-ce parce qu'ils étaient l'un et l'autre confondus avec Tlaloc et Chialchiuhtlicue ? Je l'ignore. Il semble néamoins que l'on puisse répondre par l'affirmative pour Tezcatlipoca-rouge, et ce, parce qu'il était aussi appellé Anahuatl-Iteuc (seigneur d'Anahuatl), lui-même relié à Tlaloc. A noter que, pour ce qui concerne Tlaloc représenté par la "pluie de feu", des deux éléments, le feu est celui qui semble prévaloir.

Ci-après un tableau synthétique qui reprend les correspondances entre les éléments et dieux mayas ainsi qu'aztèques:

Correspondance elements-dieux Maya Aztec.png

De façon imagée, et pour reprendre cette mythologie, ce sont ces mêmes 5 dieux qui sont représentés dans la zone centrale de la pierre du soleil:

Le centre de la pierre du soleil représente les 5 dieux associés aux ères et les éléments associés
Commentaire 2 : les catastrophes annoncées et les éléments liés
  • Dans le calendrier divinatoire Tonalamatl, le jour 4- était considéré de mauvaise augure. C'est lui qui, associé à l'élément de la divinité manifestée, marquait la date de la catastrophe annonçant la fin de cycle. Les hommes sont aussi transformés (où s'adaptent) de telle façon à pouvoir échapper au sinistre. Soit:
    • 4-jaguar, les hommes furent dévorés par des "jaguars", (dans les versions que j'ai pu lire, il ne nous est pas dit comment ils furent sauvés),
    • 4-vent, des ouragans, les hommes furent sauvés en étant transformés en "singes", (car ils pouvaient s'accrocher aux branches),
    • 4-pluie, pluie de feu, les hommes furent sauvés en étant transformés en "dindons" ou "oiseaux", (car ils pouvaient échapper à la pluie),
    • 4-eau, un déluge, les hommes furent sauvés en étant transformés en "poissons", (censément, ils pouvaient nager...).


  • On peut s'amuser, bien sûr, à rechercher des traces de ces catastrophes dans l'histoire humaine. Cette recherche a déjà motivé de nombreux travaux, ne serait-ce que pour ses implications phitlosophiques et théologiques. Par exemple, pour ce qui est un événement plus proche de notre culture, mais enfin de compte relativement universelle: le déluge.

Il reste des points obscurs ou incohérents vis à vis de ce qui précède:

  • On notera que l'histoire n°(5) inverse les conséquences attribuées aux éléments de l'ère 2 (vent) et 4 (Eau): un déluge (Eau) est associé à Quetzalcoatl au lieu d'un événement lié au vent (Ouragant ou Tempête).

Synthèse : le sens d'Hunak Ku

De façon générale, le symbole du "Hunab Ku" représente un concept. Il est la dualité de l'univers pour lequel il représente à la fois le temps et l'espace intriqués, et en même temps cette énergie qui imprime le mouvement. Faisant office de représentation de l'espace, du temps et du mouvement, Hunab Ku peut être rapproché de la pierre du soleil Aztèque. Il est aussi la manifestation des lois supérieures qui jugulent et structurent les événements sur de grandes échelles d'espace et de temps, puisqu'il s'inscrit dans un décompte de temps d'ordre très important (cycles de milliers d'années) et d'événements tout aussi dramatiques.

Compte tenu de ce que nous avons vu précédemment sur l'organisation des déités mayas et aztéques et en regard des éléments naturels:

  • Au centre, nous avons Ometeotl (pour les Atztecs) ou Itzamna (pour les Mayas). Un dieu de la nuit et du jour ou seigneur de la dualité, animé par le mouvement (caban). A y regarder de plus près une double dualité est exprimée : celle de la terre, de l'espace et du temps (respectivement par les bords en escaliers et la spirale) et celle du jour et la nuit (à l'instar du Yin et du Yang). Ce concept d'espace/temps est ainsi présent au coeur de la représentation symbolique d'Hunab Ku.
  • Ensuite, les 4 éléments engendrés par cette divinité :
    • Il y avait 4 Tezcatlipocas (Aztec) qui correspondaient, peu ou prou, aux 4 manifestations de Kukulkan (Maya) associés à des couleurs, éléments (Air, Feu/Pluie, Terre, Eau) et directions spatiales (voir tableau ci-dessus).

De fait, que les concepts d'"Hunab Ku" et de "calendrier solaire" soient si proches n'est pas étonnant. Les "cycles Maya" sont une manifestation du cadre et du rythme imposé par "Hunab Ku". Ce dernier se manifeste plus particulièrement à chaque transition de cycle: par l'énergie qu'il insuffle il produit le changement.

Peut-on trouver un sens ayant plus particulièrement concouru au choix esthétique de ce symbole ?

Il reste qu'Hunab Ku est un symbole étrange compte tenu de sa complexité visuelle, presque « trop riche » en informations. S'il était un symbole d’ascendance divine « supérieure », pourquoi ne pas avoir créé une représentation plus épurée et plus simple ? Est-ce parce qu'il est dit qu'il aurait été créé pour satisfaire des moines espagnols et puisque, au départ, il n'existait pas de représentation d'Hunab Ku ? Il nous laisse effectivement penser à une sorte de chimère associant un ensemble de symboliques récupérées par ailleurs.

Un élément clé qui m'a particulièrement frappé -et qui m'a incité à écrire cet article- c'est la position de la barre de transition dans le symbole d’Hunab Ku. Pourquoi *cette* position particulièrement, créant ainsi une rupture de symétrie ?

C'est parce que cette position ne m'a pas semblé fortuite et que cela m’a "brutalement" rappelé l'article que j'avais précédemment écrit sur l'agroglyphe dit du « jugement dernier » que j'ai souhaité examiné plus avant cette hypothèse.

Hunab Ku Asymetrie.png

En effet, le crop circle de Silbury Hill partage un certain nombre de points communs avec la représentation d'Hunab Ku (et par conséquent avec la pierre du soleil). Trois motifs sont particulièrement remarquables:

  • les "aiguilles", (indiquant l'écoulement des ères),
  • les 4 jaguars, (représentant l'entrée vers le monde sous-terrain), et
  • la dualité centrale avec la présence d'un motif représentant le serpent à plumes de la mythologie Maya: Kulkulkan (celui de la mythologie Aztec occupe un rang différent), associé à sa représentation basée sur un motif en escaliers couplée à une spirale.
Ci-dessus, une version épurée et simplifiée de Hunab Ku, permettant de mieux faire ressortir les équivalences: certains éléments clés du Hunab Ku reprennent (de façon simplifiée) dans le crop circle dit du "jugement dernier". On trouve notamment: * La galaxie / L'espace, * Le temps qui passe, * Le déplacement/le mouvement, * La dualité, * La cyclicité. Le couple central est composé du Serpent à Plumes en version Maya (Kulkulkan) et Kinich Auch l'astre solaire dont l'on observe respectivement les plumes et les rayons sur le dessin du crop circle.

Au final nous nous retrouvons avec une triple correspondance :

  • Hunab Ku <=> Pierre du soleil <=> Doomsday crop circle.

Il serait intéressant d'examiner, et pour compléter cet article, la vision "astronomique". Elle ajouterait probablement une 4ème correspondance: la pierre du soleil pourrait être, en effet, rapprochée d'un modèle simplifié et symbolique du système solaire: au centre il y a le soleil, nous avons ensuite des disques dévolus aux planètes (essentiellement : mars, vénus, jupiter, saturne), enfin à l'extérieur, il y a la voie lactée refermant l'ensemble (représentant par des serpents). Les durées liées aux conjonctions entre les couples de planètes les plus importants servant d'échelle.


Il reste néanmoins une question importante non résolue à propos du symbole d'Hunab Ku: pourquoi représenter ce que nous avons ici choisi d'appeler l'eau par 4 bandes de partage noires qui se rejoignent au centre, en alternance avec le jaguar et non pas les autres symboles: air, pluie&feu ?

Il est possible que le symbole de l'eau marque en réalité la rupture de cycle, et qu'un événénement cataclysmique lié à l'eau ne soit survenu de façon systématique en sus des autres ?? Ou plus simplement qu'il n'y ait pas de lien à faire avec un élément particulier.

Annexes

Commentaires sur la partie centrale du symbole d'Hunab Ku: faut-il y voir le dessin d'une galaxie ?

Il faut savoir que la nature exacte des galaxies n'est connue que depuis le début du XXe siècle ; auparavant, on appelait nébuleuse tout objet céleste d'aspect diffus autre que les comètes (qui pouvaient être distinguées grâce à leur mouvement). Ce n'est qu'en 1845 que William Parsons construisit un télescope, beaucoup plus grand que ceux qui existaient à l'époque et put alors distinguer les nébuleuses elliptiques des nébuleuses spirales. Il fut également capable de distinguer (en astronomie on dit résoudre) certaines sources lumineuses ponctuelles au sein de ces nébuleuses.

Correspondances avec le Yi King

De façon fondatrice, nous retrouvons le même modèle de découpage hierarchique des divinités Maya/Aztèques dans le Yi King. C'est à dire que l'on part de l'unité (le TOUT, le UN abstrait) pour aller vers la dualité (le Yin-Yang), puis, l'on diverge vers des "éléments" primitifs. Il existe un certain nombre de schémas permettant de se représenter cette vision "en cascade":

Trigrammes.gif Yyesb.gif

Le Yin-Yang dispose ainsi d'une forme d'équivalence au travers de Itzamna (Maya) ou Ometeotl / Tonacatecuhtli (Aztec).

Dans ce photomontage, de façon amusante et remarquable, le crop circle de Stantonburyn du 7 juillet 2007, associé au Yi King était aligné correctement sur les axes Nord/Sud et Est/Ouest, respectant la position du dessin. Pour obtenir la même figure que ci-dessus, il faut considérer que le schéma du Yi King proposé plus haut a inversé les sens Est et Ouest!

Progrès technologique et spirituel

Les prophéties sur la 2012 et la nuit qui s'ensuit... 15 ans de nuit de ténèbres et nuit noire... Des technologies vont trop vite pour l'homme ?.... Notre monde technologique progresse plus vite que nos mentalités, c'est à dire que l'élévalation du niveau de morale nécessaire pour maîtriser les "outils du changement" de plus en plus radicaux dont nous disposons.